Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

LE MAG DE HUG

16 avril 2024

PAROLE DIRECTE : Spéciale improvisation théâtrale – Interview de Nicolas TEBOUL

Le 27 mars 2024, PAROLE DIRECTE s’intéressait à l’improvisation théâtrale.
Nicolas Teboul Improvisateur à Impro4 et La Malice a répondu à quelques questions.
Retrouvez les deux troupes sur les réseaux sociaux.
Impro4
Facebook : Impro4
Instagram : latroupeimpro4
La Malice
Instagram : lamaliceimprovise
Facebook : La Malice
Tiktok : la.malice.improvi
Publicité
25 novembre 2023

PAROLE DIRECTE : Le métier d'Ambulancier en questions - Interview de Pauline GALLI & Jérôme PACHERAN

Le 18 novembre 2023, PAROLE DIRECTE s’intéressait au métier d’Ambulancier. Pauline GALLI Ambulancière diplômée d'état et Jérôme PACHERAN Auxiliaire Ambulancier à Pays Basque Ambulances, ont répondu à quelques questions.

 

Photo avec Pauline et jérome

 

Pauline GALLI & Jérôme PACHERAN en ma compagnie dans les locaux de Pays Basque Ambulances à Anglet

1 août 2019

Fêtes de Bayonne 2019 : Concours Défi Irrintzina

L’Irrintzina est au départ, un cri guerrier du Pays basque, utilisé pendant la bataille de Roncevaux.

Par la suite les bergers pyrénéens l’utilisent pour communiquer en montagne.

De nos jours, c’est également un cri festif.

Cette année pour la première fois, un concours de cette discipline a été organisé dans le cadre des fêtes de Bayonne 2019.

Chantal Lacouara, quadruple championne de cri basque a animé le défi irrintzina, dimanche 28 juillet, 5ème jour des Fêtes de Bayonne, Place Jacques Portes

Revivez ce moment comme si vous y étiez !

 Vendredi 2 août à 20h30, 28e concours d’Irrintzina, au fronton d’Urcuray

U1169!ROU_ST

 



 

 

 

12 juin 2019

Carnet de route d'un univers radiophonique, la journée folle d'un passionné !

 

https://p5.storage.canalblog.com/53/20/921221/132663090.pdf

Hier, j’ai passé une journée de découverte passionnante et intense à France Bleu Pays Basque, une radio du groupe Radio France, dans le cadre du DuoDay FR 2019. J’ai partagé une journée de travail avec les différentes équipes, journalistes, animateurs, techniciens, chargée d'accueil. Un grand merci spécial à Ttotte Darguy et Lucas RODRIGUEZ pour m’avoir fait vivre mon premier direct radio entre 16h et 19h.

En cliquant sur le lien ci-dessous, Vous pourrez lire mon carnet de route relatant cette journée.

Carnet_de_route_d_un_univers_radiophonique__la_journ_e_folle_d_un_passionn_


 

 

 

4 juin 2014

CLAP DE FIN POUR LE CONCOURS « DES IMAGES POUR BOUGER LES LIGNES

Après 4 mois de compétition, le concours « DES IMAGES POUR BOUGER LES LIGNES », s'est achevé par une cérémonie de clôture, le samedi 17 mai 2014 au Cinéma l'ATALANTE de Bayonne partenaire de l'événement, tout comme :

L’Ecole d'art de l'Agglomération Côte Basque Adour, la Mairie de Bayonne, le Cinéma le Royal de Biarritz, le Comité Handisport régional Aquitaine, le BTS audiovisuel du lycée René Cassin situé à Biarritz, Décathlon Anglet.

 

 

vlcsnap-2018-03-04-11h11m29s475Photo extraite du mini film, Inclusion /// Labo1 // Milieu Urbain : Coup de cœur du jury. Avec respectivement de droite à gauche, Charlène CANDÉRATZ, Réalisatrice du court-métrage et moi Hugues son frère.

                        

Ce concours ouvert au grand public, a permis à 18 réalisateurs en herbe ou pas, de filmer leur regard sur l'inclusion des personnes en situation de handicap via : le sport, la culture et l'art. Ceci, dans un mini film d’une minute maximum. Ils pouvaient également l'exprimer à travers une affiche reprenant le message qu'ils voulaient faire passer dans leurs vidéos.

Un grand bravo à eux.

Parmi ces 18 court-métrages, 7 ont particulièrement attiré l'œil du jury et ont été distingués :

Dans la catégorie Pocket :

- Grand Prix Jury : Gobabygym, réalisé par Léa BARDIAU (Gagne une Gopro)

 

- Meilleur Scénario : Théâtre en inclusion, réalisé par Oscar Alexandre Ribeiro (Stage de montage d’une semaine à l’Ecole d’Art)

 

- Prix Internaute : Tous Unis, réalisé par Classe 4, IEM APF (Gagne une Gopro)

             

 



Dans la catégorie HD :

- Grand Prix Jury : Pour tous, réalisé par Association des Paralysés de France Délégation de Loire-Atlantique (Gagne une Gopro        

 

 

-  Meilleur scénario : Différent, All included,  réalisé parLOPEZ MaLo / Association  (Stage de montage d’une semaine à l’Ecole d’Art)

 

   

-   Prix Internaute : Moi, Nicolas, 13 ans 1/2, 1m43, réalisé par Romain GUCHE (Gagne une Gopro)

        

 

Coup de cœur du Jury : Inclusion /// Labo1 // Milieu Urbain, réalisé par  Charlène CANDÉRATZ, (Gagne un appareil photo Nikon CoolPix P330)

Inclusion // Labo 1 // Milieu urbain

 

Justement, Charlène CANDÉRATZ, a répondu à mes questions en toute franchise.
 

H.L.C. : Qu’est-ce qui t'a donné envie de participer à ce concours ? As-tu hésité ?

C.C. : En fait à la base je ne comptais pas du tout participer à ce concours. Je ne voulais pas en entendre parler. Je ne sais pas faire de vidéo et je ne voulais pas faire juste pour faire. Je suis plutôt  tout ou rien. Mais honnêtement en découvrant les premières vidéos participantes, j’ai eu un déclic. Je ne pouvais pas concevoir de mettre en scène le handicap de la manière proposée. Je n’ai plus hésité un seul instant, je me suis jetée dedans sans même lire le thème du concours, que j’ai découvert bien après.

H.L.C. : Dis-en moi un peu plus, sur le film INCLUSION // LABO 1 // MILIEU URBAIN. Qu’as tu voulu montrer ?

C.C. : Inclusion//Labo 1 a été réalisé à l’instinct.

J’ai souhaité des images brutes, pour refléter une inclusion de l’instant, neuve, hors cadre et hors ligne. Pour cela on a créé, improvisé un moment de partage libre, sauvage. Sans paillettes, ni occasion exceptionnelle, pour un rendu authentique. Que la notion d’inclusion soit définie par les protagonistes eux-mêmes. En utilisant leurs différences, leurs points communs, ce qu’ils sont.

Au final, une vidéo un peu subliminale, presque addictive. Où, à chaque nouveau visionnage, on découvre de nouveaux éléments apportant d’autres clés de lecture pour une compréhension plus profonde du message.

Une vidéo un peu coup de poing mais surtout coup de pouce. Coup de pouce pour bouger, avancer, dépasser ses propres lignes et pourquoi pas même en créer de nouvelles.

Des images à consommer sans modération ! 

H.L.C. : Combien de temps de tournage et montage a-t'il fallu pour arriver à ce résultat ?

C.C. : Au niveau du tournage, j’ai commencé par faire des repérages, seule. Ensuite on a fait 3 sessions de 2 heures environ, dont une avec un tiers, pour pouvoir être à deux sur les prises de vues. Concernant le montage, l’ordinateur n’étant pas assez puissant et le logiciel pas forcément adapté, j’ai pris 5 à 6 heures. Le rendu n’est donc pas forcément à la hauteur de mes objectifs, mais finalement rejoint le côté authentique que je souhaitais.

H.L.C. : Cette première réalisation, t'as permis d'obtenir le coup de cœur du jury du concours. Une réaction ?

C.C. : Merci. Mais là où j’ai vraiment gagné c’est certains retours que j’ai pu avoir. Quelques personnes ont su vraiment lire ma vidéo et mettre des mots très justes dessus. Mon vrai prix il est là !

H.L.C. : Je le faisais remarquer dans ma question précédente, ce mini film était une première réalisation pour toi. As-tu des idées pour en faire d'autres ?

C.C. : Effectivement c’était ma première réalisation et ce concours m’a enfin permis d’avoir un terrain de jeu pour m’exprimer à travers le support vidéo. Je suis très contente d’y avoir participé car je sens qu’une porte s’est ouverte. J’ai des idées, des envies pour en faire d’autres mais comme je souhaite le faire bien, je songe d’abord à m’équiper un peu mieux !

Cette première édition est une réussite selon Pierre Laurent DEGARDIN, chargé de développer la vie associative à l’APF Pays Basque, organisateur du concours.

Outre,  le nombre de participants venus de la France entière qui est équivalent à la sélection officielle du festival de Cannes 2014, les chiffres de fréquentation du site Internet : www.bougerleslignes.fr le montrent aussi :

 

-         5600 visiteurs uniques,

-          9500 sessions ont été ouvertes,

-         26000 pages vues. 

Les votes :

-         2380 votes pour les vidéos,

-         518 votes pour les affiches.

 

 

Publicité
12 octobre 2009

AVS – EVS : UN CONTRAT PRECAIRE !

Le 09 octobre 2009, LE MAG DE HUG s’intéressait au statut précaire des auxiliaires de vie scolaire et celui des employés de vie scolaire.

Véronique BETAT AVS répond aux questions. Son contrat arrive à terme dans quelques mois.

Aussi, afin d'avoir plus d'informations sur l'Association pour la Guidance Parentale et Infan­tile, citée dans l’interview : cliquez sur le lien, colonne de droite.

 

 

 Photo 117

  LYCĖE PAUL BERT : BAYONNE département 64 (entrée arrière)

 Photo prise par : Peyo DE L'ADOUR

 

 

H.L.C : Quelles sont les raisons qui vous ont donné envie de devenir auxiliaire de vie sco­laire ?

V.B : Lors d'un stage de sensibilisation au monde du social, j'ai eu l'opportunité d'assister à un atelier  cuisine, avec des adultes handicapés. Cette activité était menée par une conseil­lère en économie sociale familiale, de la maison de la vie citoyenne de Bayonne Ste croix, en partenariat avec une éducatrice spécialisée.

J'ai trouvé cette expérience très enrichissante, notamment dans l'approche relationnelle avec le public handicapé, les échanges étaient authentiques et réciproques.

Par la suite, j'ai postulé pour un poste de remplaçante A.V.S.

 H.L.C : Comment s'est déroulé votre recrutement ?

V.B : À ce moment là c'était en 2002, les auxiliaires de vie scolaire étaient recrutés par une association de Pau, l'A.G.P.I, (association de guidance parentale et infantile).

Sur le site de l'A.N.P.E, je recherchais un emploi dans le social, en sachant que je n'avais de qualification dans ce secteur, mis à part les expériences professionnelles précédentes, comme aide à domicile, auprès de personnes âgées, les stages que j'avais effectués dans un centre de rééducation et une maison de quartier. Malgré cela, je ressentais une attirance pour les métiers du social. Suite à ma candidature, j'ai été convoquée à un entretien pour ce poste. L'entretien s'était bien déroulé. J'ai été retenue et de là, ont commencées les missions d'A.V.S.

Par la suite en 2003, lorsqu'il y a eu suppression des contrats emploi jeunes sous lesquels étaient recrutés les A.V.S, c'est l'éducation nationale qui a repris la gestion du dispositif.

H.L.C : Avez-vous reçu une formation ?

V.B : Lors de mon poste avec l'A.G.P.I, j’aurai pu accéder à une formation qualifiante d'aide médico-psychologique, toutefois ayant un statut de remplaçante, je n’ai pas pu faire la for­mation. Ensuite lorsque j'ai été recrutée par l'éducation nationale, j'ai pensé pouvoir accéder à une formation qualifiante, mais notre statut est précaire et les formations sont très rares.

H.L.C : Vous le disiez en terminant la réponse à la précédente question votre statut est précaire, tout comme celui des E.V.S. Comment l'expliquez-vous ?

V.B : Effectivement, le statut des A.V.S et E.V.S est très précaire. Les A.V.S sont recrutés sous un statut d’assistant d'éducation, le même statut que les surveillants de collège et lycée, avec une mission spécifique d'accompagnement des élèves handicapés.

Cela correspond selon les inspections académiques à un contrat renouvelable 2 fois, ou alors un contrat de 1 an renouvelable 6 fois.

C’est précaire dans la mesure que nous avons des missions spécifiques en milieu scolaire, et malgré cela nous n'avons aucune possibilité d'évoluer au long de notre parcours, et la re­connaissance de nos missions est très limitée. Une loi existe depuis 2005, favorisant l'inté­gration des élèves handicapés en milieu ordinaire, avec un accompagnement prévu si be­soin. Malgré cela, les postes d'auxiliaires de vie scolaire n'ont pas été pérennisés, et le minis­tère de l'Education Nationale ne donne pas les moyens financiers suffisants pour faire évo­luer le dispositif, et ainsi faciliter le quotidien des élèves et des parents.

En ce qui concerne les contrats E.V.S, c'est encore un contrat différent, dont que je ne maî­trise pas suffisamment les clauses. Ce que je sais, c'est que c’est encore plus précaire que nos contrats. De plus les critères de recrutement sont différents.

H.L.C : Nous avons assisté ensemble le 13 mai dernier, à une conférence de presse au trin­quet moderne de Bayonne. Elle revenait justement sur le statut précaire des A.V.S et E.V.S. La question de La formation y était abordée. Le chiffre de 60 heures en début de contrat a été indiqué. Qu’en pensez-vous ?

V.B : La formation de 60 heures dont vous parlez, ce n'est pas vraiment une formation. Pour moi, c’est une information. Cela consiste en des renseignements, par des cessions le mer­credi après-midi, avec des interventions de spécialistes. Je pense que c'est une information que l'on peut se procurer personnellement, par Internet ou par des livres.

H.L.C : Pour vous c'est suffisant ? Comment faudrait-il l'organiser ?

V.B : Non cette formation n'est pas suffisante. À la demande des auxiliaires de vie scolaire des formations aux premiers secours ont été mises en place. C’est indispensable pour effec­tuer des missions d'accompagnement de publics jeunes et handicapés.

Il faudrait également mettre en place des formations sous forme de modules par exemple : comment communiquer avec les parents ?, L'approche psychologique d'un enfant handicapé ? Les gestes techniques ? La relation d'aide ? La relation accompagnant – accompagné ? Qui après nous permettrait de faire une validation des acquis et de l'expérience, ou d'obtenir des équivalences pour accéder à des diplômes qualifiant, bien sûr en reconnaissant notre mis­sion comme une profession à part entière, qui demande des compétences dans de nom­breux domaines.

H.L.C : Auriez-vous un message à délivrer au Ministre de l'éducation nationale ?

V.B : Oui, je souhaiterais parler en particulier de notre statut précaire. Malgré les besoins qui augmentent au fur et à mesure des années, le Ministre de l'éducation nationale n'a pas la volonté financière de mettre plus de moyens pour favoriser l'accueil des élèves handicapés et ne prend pas assez en compte la pertinence d'un suivi et le travail effectué par l'auxiliaire durant quelque temps car la relation aidé-aidant ne se fait pas en un jour, de plus selon le parcours scolaire de l'élève cela nécessite tout de même des capacités intellectuelles déve­loppées. Le salaire est très inférieur par rapport à ce que l'on exige de nous parfois sur cer­tains accompagnements.

H.L.C : À combien s'élève votre salaire par mois ?

 V.B : Je touche 1095 € par mois.

H.L.C : De combien faudrait-il l'augmenter selon vous ?

V.B : Je pense qu'il faudrait augmenter dans la mesure où on nous donnerait l'opportunité de nous former. Là c’est vrai qu’ils ne peuvent pas prétendre nous augmenter, car on n'a pas vraiment de formation spécifique. Sur ce sujet, je ne sais pas trop. Un salaire de 1300 € se­rait décent.

H.L.C : Quels conseils voudriez-vous donner à une personne qui voudrait devenir A.V.S ?

V.B : Je dirai qu'il faut : être dynamique, être positif, être solide psychologiquement, et mais tra­vailler en équipe et en réseau. C'est très important. Pour que justement l'élève se sente à part entière intégré dans l'établissement.

H.L.C : Avez-vous déjà eu envie de démissionner, vu toutes les contraintes que vous nous exposez dans cette interview ?

V.B : Cela m'est arrivé, surtout par rapport, à la non reconnaissance de nos missions. Après, par rapport au travail que j'effectue non. J'ai toujours eu plaisir à venir accompagner l'élève et avoir des contacts, des relations très enrichissantes avec les élèves, les enseignants mais aussi les spécialistes.

H.L.C : Votre contrat prend fin dans quelques mois. Quels sont vos projets ?

V.B : Je prépare actuellement un BTS économie sociale familiale pour pouvoir continuer à ac­compagner des personnes en difficultés. Cet accompagnement sera plus axé sur la gestion de la vie quotidienne de la personne. J'ai choisi cette filière car je ne voyais pas trop com­ment évoluer sans un diplôme reconnu et n'ayant pas la possibilité de continuer d'être auxiliaire de vie scolaire. Je tiens quand même à préciser que mon contrat arrive à échéance le 16 novembre 2009.

J'accompagne actuellement un élève en terminale bac pro secrétariat qui passe le bac en juin et je reste sur un sentiment d'abandon et d’inachevé quant à la finalité imposée de mon contrat et bien sur de ma mission auprès de l'élève.

 

21 décembre 2007

YVES UGALDE : L’HOMME AUX MILLE FACETTES !

Le 18 décembre 2007, pour LE MAG DE HUG, Yves UGALDE accordait une interview.

Nous avons parlé dans un premier temps, de son métier de journaliste.

Dans un second, des élections municipales de mars 2008 car il se présentait à la mairie de Bayonne.

 

Mairie de Bayonne (département 64)
Source image : Google images

H.L.C. : Expliquez-moi en quelques mots ce qui vous a donné envie de devenir journaliste ?

Y.U. : Ce qui m'a donné envie d'être journaliste, incontestablement, c'est la passion de ma ville. Quelquefois, on va chercher des raisons qui sont  bien plus lointaines ou plus généralistes. Moi, j'ai surtout voulu, au départ, témoigner de la vie de cette cité qui m'a toujours passionné depuis mon plus jeune âge. Alors, bien sûr, ça a été à travers l'aviron bayonnais pour le rugby, dont j'ai fait le commentaire très longtemps. Ça a été à travers la tauromachie, ça a été à travers bien d'autres activités publiques aussi ou politiques. Bref, je voulais avant tout parler de  Bayonne.  Donc, je me suis dit, eh bien, la meilleure façon d'en parler, c'est de créer un petit journal. Ce que j'ai fait, au tout début. Et ce petit journal vit toujours et il s'appelle "La Feuille"

H.L.C. : Quel cursus d’études avez-vous  suivi pour pouvoir devenir journaliste ?

Y.U. : Je suis un homme un peu atypique dans ce domaine. Puisque mon père était huissier de justice à Bayonne. Et, il était convenu, chez moi, que je prenne la suite de mon père et de l'étude de mon père. Dans mon for intérieur, je savais depuis quelques années déjà, lorsque j'étais jeune adolescent, que je n'irai pas forcément au bout d'une carrière d'huissier de justice dont je n'avais pas forcément la vocation. Mais je ne l'avais pas forcément exprimé non plus à la maison, par respect pour mon père, par aussi envie de garder un certain calme familial. Mais je savais au fond de moi même que ma passion était ailleurs. Alors, j'ai suivi des études de droit à la Faculté de Bayonne, puisque j'avais du mal même dans ce domaine, à quitter mon Bayonne natal. Et lorsque j'ai eu ma licence, je suis entré à la radio comme simple remplaçant pour les commentaires sportifs. La radio s'appelait à l'époque Radio Bayonne. Mais, c'était là déjà ma vraie passion.

H.L.C. : Vous avez pu exercer vos talents de journaliste, aussi bien à la télévision qu’à la radio ou encore dans la presse écrite. Quel média préférez-vous ? Pour quelles raisons ?

Y.U. : Mon média préféré, c'est de très loin la radio. j'estime que c'est certainement celui qui permet le plus de spontanéité. Parce qu'on a les voix, parce qu'on a les accents. Parce qu'on a les hésitations comme les enthousiasmes. Et puis, on n'a pas la lourdeur de la télévision, qui de par le fait que l'image vienne s'ajouter au son, on a trop souvent le souci de la forme, du maintien. Et à mon avis, on est pas réellement soi même. Alors que la radio va plus au fond des choses, et plus au fond des gens. Voilà pourquoi, j'ai tou­jours préféré la radio.

H.L.C. : Vous avez créé à la fin des années 80 le journal satirique « La Feuille », comment est né ce journal ?

Y.U. : "La Feuille", c'est effectivement un journal satirique et humoristique. Et, pour être tout à fait honnête, si j'ai toujours été passionné par le fait de parler de la vie locale, j'ai toujours aussi adjoint à ce plaisir, celui de l'humour et de la convivialité. Parce que je pense que ça fait partie des vrais pans du patrimoine bayonnais. Et je me suis dit que la meilleure façon d'associer et l'humour et le fait de parler de l'actualité de la vie locale, c'est encore de créer un journal humoris­tique. Ce que j'ai fait à l'époque avec Jean Duverdier, le dessinateur humoristique qui est toujours fidèle au journal. Sont venus se greffer au journal ensuite, Patrice Roulleau et Phi­lippe Tastet qui sont deux autres journalistes humoristiques qui sont venus nous rejoindre.

H.L.C. : Quel accueil ce journal a-t-il reçu de la part des lecteurs ? Et, a-t-il été aussi facile à créer qu'un journal "normal" ?

Y.U. :  Hélas, la situation de la presse écrite en France n'est pas facile. Alors, que l'on ait envie de faire sourire les gens ou que l'on ait simplement envie de les informer, les difficultés à trouver un lectorat, sont toujours aussi posées aujourd'hui qu'il y a encore une vingtaine d'années. Donc, je ne me suis pas fait d'illusions au départ. J'ai essayé d'abord de procéder par premiers abonne­ments. Il y en a eu 10, il y en a eu 20, il y en a eu 100. Et puis on est arrivé à un pic, que nous ne sommes plus en mesure d'atteindre aujourd'hui, qui a été de 800 abonnés. Aujourd'hui, nous sommes à 500, 520 abonnés. Mais c'est vrai que la presse écrite que ce soit pour faire sourire ou pour informer, ça reste quelque chose de très difficile à maintenir en vie parce ça coûte cher et que les lecteurs ne sont pas si nombreux que cela en France.

H.L.C. : Quels conseils voudriez-vous donner à une personne qui voudrait débuter dans la profes­sion ?

Y.U. : Si j'avais un conseil à lui donner, ce serait celui de ... la curiosité naturelle. Mais par défini­tion c'est difficile à conseiller parce que on l'a ou on ne l'a pas. Cette flamme, cet intérêt, je ne suis pas sûr que ça s'apprenne, donc mon conseil serait plutôt inutile. Pourtant, c'est la pre­mière des vrais qualités pour être un bon journaliste : être curieux, vouloir en savoir plus. Et surtout, ensuite vouloir faire partager l'information au plus grand nombre. Mais enfin, si il faut être plus rigoureux  dans le conseil, en étant sûr qu'il puisse, celui-là, être suivi avec plus de certi­tude, je dirais quand même  une vraie culture générale, beaucoup lire, beaucoup s'informer, beaucoup regarder autour de soi. Et après, le reste vient, parce que c'est du domaine du di­plôme ou de la formation et par conséquent de l'outil simplement.

H.L.C. : Vous qui exercez ce métier depuis un certain nombre d'années, que pensez-vous de l'évolution des relations qu'ont les journalistes avec le pouvoir politique ou économique?

Y.U. : Vaste sujet. C'est peut-être la question la plus fondamentale qu'on puisse poser à un journa­liste. Il y a 2 éléments : la politique et le pouvoir économique, si tant est que ce soit 2 élé­ments différents. On sait que les interpénétrations sont nombreuses entre la politique et l'ar­gent. Aujourd'hui en tout cas, il n'y a plus un seul média, hormis le service public, mais qui par définition aussi et par nature, est associé à un pouvoir puisqu'il est le résultat du paiement de nos impôts et de la volonté politique de créer Radio France en l'occurrence. Hormis cet exemple, qui peut effectivement figurer une certaine forme d'indépendance, tous les autres médias sont assujettis à des réalités économiques. Que ce soit TF1, RTL ou Europe 1 ou bien d'autres. Et la presse écrite est exactement dans le même cas parce qu'elle a besoin aussi de la publicité pour vivre. Donc, à partir du moment où l'on prend un encart publicitaire, où l’on accepte des res­sources publicitaires, on ampute d'autant ou en tout cas d'une certaine façon, sa capacité d'autocri­tique ou de critique tout court. Alors, tout ça pour vous dire, que dire aujourd'hui qu'un journaliste peut faire sans le pouvoir économique ou politique, ça me semble plus difficile que jamais. En revanche, moi je crois beaucoup à l'honnêteté intellectuelle des journalistes, de la plupart d'entre eux. On peut avoir des convictions, on peut vouloir les faire  prévaloir ici ou là, mais dans l'ensemble, on a plutôt, dans la presse écrite ou parlée, à faire à des gens qui ont en­vie de faire bien leur métier.

H.L.C. : Vous êtes actuellement en pleine préparation des élections municipales 2008, qu’est-ce qui vous a motivé pour vous lancer dans cette aventure ?

Y.U. : Vous pouvez parler d'une aventure en l'occurrence, puisque je suis dans un domaine qui, pour ne pas m'être totalement étranger, puisque j'ai dirigé pendant 4 ans et demi le cabinet du maire de Bayonne, m'est quand même assez éloigné quant aux ressorts principaux d'une cam­pagne. Je découvre la façon dont on doit s'organiser, dont on doit élaborer une stratégie, pas simplement un discours ou un projet mais aussi une stratégie, comment on doit se situer par rapport à un adversaire ou des adversaires, ouvrir un débat à un moment où d'autres n'ont pas vraiment envie de le faire... Je prends l'exemple de ma volonté de prendre un peu d'avance dans le débat municipal, alors que je constate que mes deux adversaires principaux ont plutôt envie, disent-ils, d'attendre la fin du mois de janvier. Et, qui dit la fin du mois de janvier, dit une campagne éclair, pour ne pas dire totalement inexistante. Moi j'ai envie de commencer le plus vite possible pour faire en sorte qu'il y ait une véritable campagne. Mais tout cela pour vous dire que je suis déjà un peu atypique dans ce monde politique local. Ce qui m'a poussé essentielle­ment, j'y reviens, c'est ma passion de Bayonne, et le sentiment que c'est une ville qui est à 40% des atouts qu'elle peut développer. Donc, il faut faire mieux et très vite.

H.L.C. : Comment vous y préparez-vous ?

 Y.U. : Je n'ai jamais rien pu faire sans me trouver très rapidement en phase avec un début d'équipe, ou une équipe, ou avec une convivialité ou une amitié. Je dois vous avouer que je n'au­rais jamais trouvé les ressources nécessaires, je parle des ressources morales, psycholo­giques, si dans les premiers mois où j'ai lancé l'idée, je n'avais pas trouvé sur mon chemin, des gens qui me disent tout de suite : « banco, on y va avec toi parce que tu as l'enthousiasme, l'en­vie de faire avancer les choses ». C'est pour ça, que l'équipe étant là aujourd'hui, elle est consti­tuée des 400 membres de "BAYONNE PAR CŒUR", des 40 constituant la liste prochaine aussi. L'équipe étant là, aujourd'hui, je m'organise dans une permanence qui existe au 38 de la rue Port Neuf à Bayonne.

H.L.C. : Pourquoi ce nom "BAYONNE PAR COEUR" ?

"BAYONNE PAR CŒUR", parce que je crois qu'il est temps de mettre du cœur dans la politique. C'est un mot qui n'est pas ringard. Ce n'est pas un mot qui n'a d'allusion à faire qu'à de la sensible­rie ou à des bons sentiments. Le cœur, c'est pour moi la passion, c'est l'écoute, c'est l'attention à l'autre. C'est pour moi une vraie dimension de la politique. Donc je n'ai pas peur de dire que je veux y mettre du cœur, avant la stratégie, avant les programmes techniques. Je crois que cette disposition d'esprit me parait essentielle. Et puis mettre du cœur, dans "BAYONNE PAR CŒUR", c'est aussi jouer sur le mot et dire que j'ai la faiblesse de penser que je connais quasi­ment la ville par cœur, en tout cas, je crois que je la connais bien, si ce n'est mieux que l'équipe en place.

 H.L.C. : Si vous aviez un seul mot pour qualifier cette ville, quel serait-il ?

Y.U. : Je parlerais de générosité. La générosité, c'est quelquefois totalement in-maîtrisable, c'est pas toujours très adroit, c'est pas toujours très élégant, mais ça caractérise assez bien, à mon avis, la façon dont la sociologie bayonnaise est organisée depuis la nuit des temps. C'est une vraie ville, avec des gens en difficulté sociale et des gens très riches. Avec un mélange de tout cela dans des lieux communs que sont, par exemple, le Stade Jean Dauger pour prendre un exemple précis, ou encore nos Fêtes de Bayonne. Ces lieux là sont des lieux de partage, d'échange, où les barrières sociales ne sont plus importantes. Ce qui caractérise Bayonne, en tout cas l'idéal que je m'en fais, même si hélas je crois qu'aujourd'hui on s'en éloigne et c'est pour ça que je m'implique aussi, ce qui caractérise Bayonne, c'est l'ouverture à tous, sans bar­rières.

H.L.C. : Sur quoi se base votre programme ?

 - Dans le domaine du handicap ?

Y.U. : Le moins que l'on puisse dire, c'est que vous me demandez des débuts de scoop, puisque je n'ai pas encore abordé le programme devant la presse générale. Le handicap c'est une notion, d'abord, à laquelle je suis sensible depuis très  longtemps. Parce que dans ma propre famille, c'est une chose que je touche de près, à travers en particulier ma belle-famille. Donc, j'en ai une expérience personnelle qui m'a d'ailleurs beaucoup ouvert à ces difficultés là  et à ces pro­blèmes, beaucoup plus que je ne l'étais avant de connaître ma propre épouse. Et puis, deuxième élément, le handicap, j'ai aussi voulu en faire un véritable enjeu politique au sens noble du terme. Je veux que l'on parle du handicap dans le programme de "BAYONNE PAR COEUR". Alors on ne va pas forcément bien sûr y consacrer une trentaine de lignes mais je vais identifier très précisément ce sujet. J'ai d'ailleurs confié à une jeune bayonnaise le soin et de s'y consacrer et d'animer sur ce plan là une réflexion qui débute. Elle s'appelle Philippine Dumas et elle travaille beaucoup sur ce sujet. Je n'en resterai pas à des mots ou des propos généraux. On fera des proposi­tions précises et surtout on aura une écoute des difficultés très concrètes que traversent les personnes handicapées dans la ville. La ville, c'est le rapport de proximité par définition avec l'électeur et avec le citoyen. Donc là, on peut aller en phase directe avec les difficultés.

 Dans le domaine de l'éducation ?

 Y.U. : L'éducation ne relève pas très directement de la compétence municipale puisque  c'est quelque chose qui relève en particulier de l'état ou d'institutions comme la région ou le départe­ment, en fonction des lycées ou des collèges. Mais l'éducation, c'est aussi en ce qui con­cerne la vie de la Cité, la petite enfance. C'est par là que la compétence municipale intervient. Moi je voudrais vraiment faire des enfants bayonnais, des enfants conscients d'être porteurs d'un patrimoine très particulier. C'est à dire qu'en dehors de l'éducation qu'ils reçoivent, je vou­drais qu'on apporte un pan d'éducation bayonnaise. Je n'ai pas peur du mot. Bayonne est une ville gasconne, Bayonne est une ville basque, ce sont des notions que l'on oublie trop souvent auprès des enfants. Il faut leur rappeler l'histoire extraordinaire de cette ville. Il faut que nous ayons des enfants bayonnais qui soient aussi porteurs de l'histoire de leur ville. Sur ce plan là, j'ai des idées précises.

  - Dans le domaine du logement?

 Y.U. : Le logement, encore une compétence qui ne relève pas directement de la municipalité mais je crois qu'un maire qui ne parlerait pas de logement ne serait pas responsable. La situa­tion bayonnaise aujourd'hui, je le dis tout net, est inadmissible. Inadmissible parce que nous ne mettons pas en possibilité d'accéder à des logements, des gens qui sont dans la vie active, jeunes en particulier et qui, de par les prix pratiqués sont obligés de s'expatrier en dehors de la ville, quelquefois très en dehors de la ville, pour ne venir ici que travailler. Ça, c'est un vrai souci de la génération d'élus potentiels à laquelle j'appartiens. Je ne suis pas sûr que la génération précédente ait pris toute la mesure de ces difficultés là. En tout cas, si elle l'a pris, elle l'a mal pris, puisque nous sommes devant les problèmes que je viens de vous citer.

  - Dans le domaine de la culture ?

 Y.U. : La culture doit être très lisible à Bayonne. Je voudrais une politique culturelle lisible dans notre ville. Je prends un exemple proche qui est celui de Biarritz. On peut dire ce que l'on veut de la politique culturelle biarrote, et je n'en pense pas que du bien. En revanche, elle est lisible, elle est compréhensible. Lorsque Didier Borotra a dit, il y a quelques années, "je veux faire de la danse un enjeu de la ville de Biarritz ", nous avons compris ensuite par quoi ça se traduisait. Pour ce qui concerne Bayonne, j'ai le regret de dire que je ne comprends pas la politique cultu­relle de la ville. Elle est parsemée de coups, elle est parsemée de moments forts. Mais rien n'en permet la compréhension, le projet pour les prochaines années. Je veux proposer aux bayon­naises et aux bayonnais un vrai projet de culture à Bayonne et surtout la rendre plus ouverte vis à vis d'un grand public qui est aujourd'hui séparé de la culture. Je voudrais aussi faire du Théâtre de Bayonne, le théâtre de tous, et pas seulement de la Scène Nationale de Bayonne et du Sud Aquitain.

H.L.C. : On va revenir à une question d'actualité, il y a eu récemment une manifestation pour la création d'un département Pays Basque, quelle est votre opinion sur cette question ?

 Y.U. : Je suis favorable à une consultation, mais au sens fort du terme, sur cette question là une consultation par voie de référendum. C'est la raison pour laquelle je suis signataire, depuis de longs mois déjà, de la demande à l'état d'organiser un référendum sur cette question. Il est nor­mal que l'on pose la question aux habitants du Pays Basque du devenir de ce département et de la volonté ou pas de scinder les Pyrénées Atlantiques en deux.

 

 

 

31 mars 2007

PATRICIA DUPORT : UNE FEMME MOTIVEE !

Le 28 mars 2007, LE MAG DE HUG a rencontré Patricia Duport. Elle est ergothérapeute, au Centre de Rééducation Motrice HERAURITZ à Ustaritz, au Pays Basque.

Vous allez le voir, elle a plusieurs autres cordes à son arc.

hereau01

CRM HERAURITZ à Ustaritz (département 64) 

Source image : http://www.ugecamaq.fr/

 H.L.C : Expliquez-moi en quelques mots, qu'est-ce que l'ergothérapie ?

P.D. : L'ergothérapie est une discipline thérapeutique, prescrite par le médecin, qui s'adresse à toutes personnes souffrant d'un handicap physique et ou psychique.

L'ergothérapeute, après avoir analysé les déficiences va permettre, au patient, d'acquérir, de retrouver ou de conserver, une gestualité ou des savoir-faire compatible avec une vie, sco­laire, sociale voir professionnel. Nous visons, l'autonomie du patient et la prise de cons­cience de ses limites, en respectant sa personnalité.

H.L.C : Qu'est-ce qui vous a donné à vous l'envie de le devenir ?

P.D. : L'ergothérapie m'a intéressé, car c’est une profession très ouverte, fondée sur la rela­tion humaine, l'écoute et l'observation. Nous prenons en compte le patient dans sa globalité. Ce qui est de mon point de vue essentiel.

H.L.C : Quel est le cursus d'études à suivre pour pouvoir exercer cette profession ?

P.D. : À Bordeaux, l'accès à l'institut de formation en ergothérapie se fait sur concours, à l'is­sue de la première année de médecine. Cette année de médecine est en quelque sorte une année préparatoire. Après quoi, l'étudiant poursuit sa formation en intégrant pendant trois ans, l'institut de formation en ergothérapie appelé (I.F.E).

H.L.C : Vous me le disiez en préparant cette interview, il y a très peu d’ergothérapeute en milieu libéral. Comment l'expliquez-vous ? Auriez-vous un message pour que cela change ?

P.D. : L'ergothérapeute n'a effectivement pas de statut libéral. C'est un choix politique que nous déplorons. Les besoins en ergothérapie sont réels et les demandes sont nombreuses, notamment dans le champ scolaire et social. Je suis sollicité pour des problématiques spéci­fiques, par des patients, des familles et même des professionnels exerçant en libéral.

À ce jour, le patient ne peut être suivi en ergothérapie que dans le cadre d'une structure sanitaire ou médico-sociale. L'exercice libéral de l'ergothérapie permettrait de répondre de façon ciblée au besoin de certains patients et serait plus économique pour la société.

H.L.C : Parallèlement à votre profession d'ergothérapeute Vous participez au site pour la vie autonome. Pouvez-vous m'en dire un peu plus ?

P.D. : Le site de la vie autonome était une volonté politique. Il est né en 2004 dans les Pyré­nées-Atlantiques. Son but était de simplifier les démarches administratives, et de faciliter l’accès au financement des aides techniques, pour les personnes handicapées et leurs fa­milles. Ce dispositif disparaît fin 2005.

En 2006, la maison départementale des personnes, handicapées appelée M.D.P.H. est créée. C’est un guichet unique destiné à aider, et soutenir les personnes handicapées, et leurs fa­milles dans leurs demandes.

H.L.C. : Avec qui travaillez-vous sur ce projet ? Quelles autres professions vous accompa­gnent ?

P.D. : Nous constituons une équipe qui s’appelle l’E.P.L., équipe pluridisciplinaire labellisée, qui est constituée du médecin, de l’assistante sociale et de l’ergothérapeute.

H.L.C. : Vous venez de terminez un master. Que va-t-il vous permettre de faire ?

P.D. : Ce Master comme je le souhaitais, m'a permis d'élargir mon champ d'action, et de dé­velopper des compétences pour gérer la complexité des projets et, accompagner le change­ment sur le plan humain.

H.L.C. : Quels projets avez-vous en tête ?

P.D : Les projets sont en cours d'élaboration, cependant je peux ajouter que je peux contenir un projet tel qu'il soit. À condition d'être entourée d'une équipe d’experts, et manager cette équipe jusqu'à la concrétisation de ce projet.

H.L.C. : Durant cette interview, nous avons abordé pas mal de sujet. Comment trouvez-vous le temps de tout faire ?

P.D : Au-delà du facteur temps, mon secret, c'est ma motivation pour l'amélioration conti­nue des conditions et des situations humaines.

 

 

 

 

 

22 mars 2007

UN PROVISEUR PASSIONNÉ !

Le 19 mars 2007, LE MAG DE HUGrecevait Jean-Pierre DELBOUYS,  l'ancien Proviseur du lycée PAUL BERT de Bayonne.

Il répondait aux questions, quelques mois avant son départ à la retraite, en juin de la même année.

 

3            

      LYCĖE PAUL BERT : BAYONNE département 64 (depuis la cour). 

                Photo prise par : Peyo DE L'ADOUR.

 

H.L.C : Quelles études faut-il faire pour être proviseur ?

J-P.D : Pour devenir proviseur, il faut d’abord être professeur. Moi, j’étais professeur de fran­çais. Pour devenir professeur, il faut avoir une licence, ensuite une maîtrise, puis être reçu à un concours. Et il faut exercer pendant cinq ans comme professeur. Ensuite vous pouvez devenir proviseur en passant un concours. Mais à l’époque où j’ai débuté comme proviseur, il y a vingt ans, il n’y avait pas de concours. Il fallait passer une série d’entretiens avec votre chef d’établissement, l’inspecteur d’académie puis le recteur avant d’être agréé comme chef d’établissement.

H.L.C : Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de le devenir ?

J-P.D. : C’est très bizarre. Quand j’ai débuté comme chef d’établissement j’avais quarante ans. J’étais à ce moment là un professeur de français, je pense que je peux le dire, reconnu et apprécié par ses élèves et par la communauté scolaire. Puis je me suis dit que c’était quand même regrettable de passer toute sa vie à faire le même métier et j’ai voulu en faire un autre. D’autre part, le chef d’établissement de l’époque, mon proviseur m’y a poussé parce qu’il estimait que j’avais des qualités pour ça, notamment en tant qu’entraîneur de rugby. Cela parait peut-être bizarre mais on en reparlera.

H.L.C : Pourquoi avez-vous choisi un lycée professionnel plutôt qu’un lycée général ?

J-P.D. : Ça c’est l’histoire personnelle. J’ai débuté comme principal d’un collège au nord d’Orléans, de l’autre côté de la France. Ensuite, au rectorat de Toulouse qui est le plus grand rectorat de France après Paris, je suis devenu conseiller pour les affaires scolaires du recteur de l’époque, vers 1990 je crois, ou 1989. Après, j’ai dirigé le cabinet de ce recteur, c'est-à-dire que j’étais le  bras droit du recteur de l’académie de Toulouse pendant cinq ans. Après ça, j’ai dirigé un très grand lycée à Toulouse, qui s’appelle le lycée des Arènes. Et au bout de plusieurs années, j’ai éprouvé le besoin de venir au Pays Basque. Et comme la ville qui m’intéressait était Bayonne et que le seul poste libre dans un gros établissement était Paul Bert, je me suis dit « tu ne connais pas les lycées professionnels donc tu vas les découvrir ».  Voilà.

H.L.C : Quels sont les différences entre les différents types de lycées, vous qui avez dirigé des lycées professionnels et généraux ?

J-P.D. : Les différences c’est les professeurs, les élèves et les objectifs. Mais l’essentiel ce sont les élèves, les professeurs sont un peu partout les mêmes, même si en lycée d’enseignement général il y a des agrégés et des certifiés, alors qu’il n’y en a pas en lycée professionnel. Les élèves sont différents parce qu’ils n’ont pas les mêmes problèmes à ré­soudre. Je trouve que les élèves de lycée professionnel sont à la fois très attachants parce qu’ils demandent beaucoup de conseils, beaucoup d’attentions et en même temps plus compli­qués dans la mesure où ils ont plus de problèmes personnels que ceux d’enseignement général. Mais les élèves sont tout aussi intéressants les uns que les autres. J’ai trouvé autant d’intérêt à diriger le lycée Paul Bert qu’à  diriger le lycée des Arènes de Toulouse qui est un lycée prestigieux pourtant.

H.L.C : Quel regard portez-vous sur le problème de la violence à l’école ?

J-P.D.  : Vous savez la violence c’est un langage. J’aime beaucoup une phrase d’un très grand écrivain qui s’appelle Albert Camus qui dit que la violence commence là où finissent les mots. Beaucoup de jeunes n’ont plus de mots à mettre sur les réalités difficiles qu’ils vivent et der­rière, il y a la violence. Mais la violence elle est en eux parce qu’elle est dans la société. Et donc l’école n’échappe pas à cette violence sociale, cette terrible violence sociale. C’est insuppor­table. C’est explicable mais insupportable.

H.L.C : Quel projet auriez-vous aimé mettre en place avant de partir ?

J-P.D. : J’ai un projet qui j’espère va voir le jour. Je vous parlais tout à l’heure de l’importance que j’accorde à l’ouverture de mon lycée sur l’extérieur. C’est la création d’une section d’enseignement du chinois, dans les bacs professionnels « commerce » et « vente ». Cela me paraît très intéressant. Nous serions le seul lycée professionnel en France où serait enseigné le chinois. Et j’ai espoir avant de partir, de monter ça.

H.L.C : Justement, où en est le dossier ?

J-P.D. : Le dossier est parti. Il a beaucoup d’avis favorables. La CCI, Chambre de Commerce et d’Industrie de Bayonne, est très favorable puisque le Pays Basque développe beaucoup d’échanges avec la Chine. Nous avons un professeur de chinois qui est aussi professeur d’anglais ici, Mme PLAZANET. Donc, nous avons tout pour réussir. Et, le plus important c’est le sondage que nous avons fait auprès de 57 élèves de bac pro : 80 % étaient intéressés par l’enseignement du chinois.

H.L.C : Je crois que vous avez un autre projet d’ouverture de classe, pour les élèves atteints d’un handicap. Pouvez-vous m’en dire un peu plus ?

J-P..D. : Alors, tout à l’heure quand vous me parliez de projets, je ne vous ai pas parlé de ce projet là car, il n’est pas pour la rentrée. Je vous ai parlé d’un projet pour la rentrée qui était l’enseignement du chinois. Pour une échéance un peu plus lointaine, on a un projet qui a été voté à l’unanimité par le conseil d’administration, qui est de créer un accueil d’une dizaine d’élèves handicapés moteur dans le lycée. L’originalité de cet accueil, qui se ferait essentielle­ment dans la filière secrétariat ou dans la filière comptabilité, serait que chaque élève serait parrainé par une entreprise et que cette entreprise, en tant que parrain, pren­drait l’engagement essentiel d’embaucher l’élève formé au terme des études. Sachant que ce projet exigerait quelques moyens, notamment pour rémunérer le professeur qui serait chargé de chercher les entreprises partenaires et d’entretenir les liens avec elles. Et aussi quelques moyens pour qu’il y ait un professeur, qui pourrait d’ailleurs être le même, qui coor­donne le travail de ses collègues travaillant avec les élèves handicapés. Ce n’est pas un projet simple. Il a été voté l’an dernier. On en a mis une partie en place. Je pense que cela demandera à mon successeur un an ou deux de travail de plus, mais la route est tracée. J’espère, car cela me tient beaucoup à cœur, que l’on verra le bout du chemin rapidement.

H.L.C : On l’a évoqué, vous allez prendre votre retraite. Quels vont être vos projets ?

J-P.D. : Vous savez, moi je fais partie de ceux qui n’aiment pas trop programmer leur vie. Je vais partir à la retraite. Ce que je vais y faire, je ne sais pas. Je vais bénéficier d’un capital extraordinaire, surtout pour un proviseur très occupé : le temps. Donc, ce capital, je vais es­sayer de ne pas le gaspiller. Surtout que j’ai déjà passé 60 ans, donc il ne me reste pas beau­coup d’années à vivre. Je vais essayer d’en faire quelque chose d’intelligent et d’accompagner la vie plutôt que vouloir la guider. Je connais beaucoup de gens, j’ai 4 petits-enfants et j’ai beaucoup de passions : le rugby, l’écriture, la peinture, j’ai de l’amitié à faire vivre. Et puis j’ai la chance d’habiter dans une région magnifique, le sud des Landes, à Sei­gnosse, où j’ai beaucoup de choses à voir aussi.

H.L.C : Quels conseils donneriez-vous à la personne qui va vous succéder ?

J-P.D. : Alors ça c’est une question piège, une question difficile. J’espère d’abord que le mi­nistre va nommer quelqu’un qui, comme on dit, « fait la maille » parce que le lycée Paul Bert est un lycée difficile, un lycée compliqué. C’est le plus gros lycée professionnel de la région Aquitaine, il ne faut pas l’oublier, et c’est une charge considérable, très complexe. J’espère que ne sera nommé ni un débutant, ni quelqu’un qui pensera à la retraite, plutôt qu’à faire son travail. Alors, les conseils je me garderais bien de lui en donner. Je vais lui laisser des dossiers nombreux, faire tout ce que je peux pour lui faciliter la tâche avant de partir. Mais après, aussi bien sur les hommes que sur les orientations je n’aurai pas trop aimé que l’on me donne des conseils, donc je ne vais pas en donner. Il faut laisser les gens libres. L’intérêt du changement de proviseur c’est justement qu’il y ait des personnalités très différentes. Cela fait 9 ans que je suis là. Il est temps que je m’en aille aussi. De toute façon, même si je n’étais pas parti à la retraite, au terme de 9 ans vous devez quitter l’établissement, donc je serais parti quand même. Et il est temps qu’arrive quelqu’un de nouveau pour donner des orientations, des élans différents. Laissons le libre de s’ébrouer dans le sens où il voudra.

H.L.C : Dans quelques mois vous partez à la retraite. Alors quels vont être vos meilleurs souvenirs ?

J-P.D. : J’en ai  beaucoup de souvenirs ! Si vous me parlez de Paul Bert… Vous savez, moi les souvenirs c’est autour de rencontres. J’ai connu de très grands moments. J’en ai connu un avec vous qui m’aura marqué à vie. C’était, vous vous en souvenez certainement, au congrès national de la Maif à Bayonne. Pour moi, c’était un très très grand moment, que j’ai vécu avec vous et je dirais grâce à vous. Mais j’ai aussi beaucoup d’autres moments extraordi­naires avec notamment des séquences où le lycée s’ouvrait sur l’extérieur. J’ai souvenir, il y a peu de temps finalement, d’un travail d’élèves de carrières sanitaires et sociales avec des personnes âgées, des dames, qui était extrêmement intéressant, très émouvant, très fort. Nous avons eu aussi des expositions, par exemple, quand vous n’étiez pas encore au lycée, dans le hall avec des sculptures de l’ancien capitaine de l’équipe de France de rugby Jean Pierre Rives, et d’autres sculpteurs. Cette présence de l’art dans cette magnifique cour du lycée, je trouve ça aussi que c’était très émouvant. Vous voyez, moi finalement, vous remar­quez qu’il y a un mot qui revient. Ce qui m’intéresse c’est ce qui est émouvant.

H.L.C : Vous me disiez que vous aimiez beaucoup l’écriture. Avez-vous un projet d’écriture ou de livre ?

 J-P.D. :  On ne se guérit pas de l’écriture. Quand on a com­mencé à écrire, quand on écrit, du moins si on a publié, car j’ai publié quatre ou cinq livres, c’est que l’on a ça chevillé au corps. Pour le moment je n’écris pas vraiment parce que je n’en ressens pas la nécessité. Mais c’est un mystère, l’écriture. Il y a certainement des choses qui sont en train de murir en moi et qui sortiront. Je vais certainement profiter de mon temps libre pour de nouveau écrire. Mais est-ce que cela sera publié ou pas ? Je n’en sais rien. C’est écrire qui est important.

8 octobre 2004

LES CLASSES U.P.I EN QUESTIONS

Le mardi 05 octobre 2004, LE MAG DE HUG consacrait un dossier aux classes U.P.I.

Ces classes, sont des Unités Pédagogiques d’Intégration. Elles permettent de scolariser, des élèves en situation de handicap.

Pour les besoins de ce sujet, LE MAG DE HUG a pris comme exemple, l'U.P.I du collège JEAN ROSTAND de Biarritz. Plusieurs personnes qui côtoient cette classe au quotidien, accordent une interview, ou apportent leur témoignage.

college3

                                                    Source image : Google images

Interview de Gérard CAZAUX : Principal du collège JEAN-ROSTAND :

H.L.C : Quel a été votre réaction, lorsque vous avez appris que dans le collège que vous alliez diriger se trouvait une U.P.I ?

G.C : Quand j’ai demandé cet établissement, il y a bientôt deux ans, je savais qu’il y avait une U.P.I, je savais aussi qu’il y avait une SEGPA1 je savais que c’était un collège ; et le collège doit être le reflet de la vie.

Cette U.P.I ne m’a posé aucun problème, dans la mesure où j’estime que c’est du devoir de l’éducation nationale, et de tout citoyen, j’ai bien dit de tout citoyen, de venir en aide à ceux, qui n’ont pas bénéficié des mêmes chances que les autres, et qui ont une forme de handicap ne leur permettant pas de vivre de façon tout à fait ordinaire. Et le collège doit donner lui aussi son maximum pour faire que leur scolarité soit la plus proche de celle d’un enfant du même âge qu’eux.

H.L.C : Quels seraient vos arguments pour convaincre des directeurs d’école ou des princi­paux de collège comme vous, si jamais ils ont quelques hésitations à accueillir une U.P.I  dans leurs locaux ?

G.C : Les arguments, je crois qu’il n’y a pas besoin d’en donner beaucoup; je crois que les chefs d’établissements sont des gens suffisamment intelligents qui feront preuve d’un ac­cueil et d’une intelligence assez grande pour faire, que dans leur établissement tous les en­fants présentant, quelque soit leur forme de handicap, aient un accueil à leur forme juste­ment particulière. Aujourd’hui, ça ne pose plus aucun problème, si ce n’est peut-être dans quelques établissements très particuliers ou pour quelques formes de handicap, non compa­tibles avec une vie en société très facilitée. Pour ce qui est des jeunes comme vous dans l’établissement scolaire, je crois que ça ne pose pas vraiment de problème.

Alors, aujourd’hui il y a quand même des petites choses qu’il faudrait encore améliorer, la configuration des locaux. On vit tous avec un mode de déplacement facilité sur nos jambes. On n’est content de pouvoir monter les escaliers. On n’est content de pouvoir les descendre, de sauter. Mais certains n’ont pas la même chance donc il faut que l’on pense à adapter les locaux à leur mobilité qui parfois est plus limitée que celle que l’on attend d’un enfant de 10 à 15 ans. Aujourd’hui, je crois que la société doit faire un effort, pour l’adapter. Il n’y a pas que l’école qui a besoin de faire des progrès. Je crois qu’on a tous besoin de travailler dans le même sens pour permettre, à ces jeunes d’avoir accès au cinéma, à la bibliothèque, au théâtre. Et pourquoi pas à certaines installations sportives. On peut même imaginer des adaptations pour qu’ils aillent en piscine.

Interview de Thierry DE LA HERA : Professeur de la classe U.P.I :

H.L.C : Depuis combien de temps cette structure est-elle ouverte ?

T.D : Au départ, cette classe était une classe expérimentale, qui s’est ouverte il y a environ 10 ans sur le collège JEAN-ROSTAND de Biarritz. C’est une classe à l’origine délocalisée, de l’école du C.R.M2 HERAURITZ, l’enseignant était rattaché à l’école du centre, et le personnel d’accompagnement était un personnel de la CRAMA3. Depuis 2004, cette classe délocalisée a été transformée en U.P.I. L’enseignant qui pratique est rattaché au collège. Et l’A.V.S4 à été recrutée par l’éducation nationale.

H.L.C : Comment se fait-il qu’il y ait eu autant de changements d’un coup ?

T.D : Tous ces changements s’expliquent par la volonté de l’éducation nationale d’ouvrir ces structures aux jeunes handicapés, et de les intégrer au maximum à la vie scolaire et à la vie ordinaire.  

H.L.C : Combien en existe-t-il dans le département ?

T.D : Environ une dizaine.

H.L.C : Combien accueillez-vous d’élèves au maximum chaque année dans cette classe ?

T.D : Nous accueillons dix élèves. Ce nombre a été fixé par la circulaire du 21 février 2001 qui régit et codifie le fonctionnement de l’U.P.I.

H.L.C : Comment se déroulent les inscriptions pour y venir ?

T.D : Pour intégrer cette classe, le dossier de l’élève doit passer devant une commission. Il existe deux types de commissions, la C.C.P.E qui est une commission de circonscription du préélémentaire et élémentaire, qui va se charger des orientations effectuées entre le  pri­maire et le secondaire par exemple : d’une CLIS5 vers une U.P.I, et les C.C.S.D qui des com­missions de circonscription du second degré, plus spécialement chargées des orientations à partir du collège.

H.L.C : J’ai remarqué, que les jeunes, qui sont ici ont entre 16 et 17 ans, alors jusqu’à quel âge pouvez-vous les accueillir ?

T.D : Le texte prévoit un accueille, de 11 ans à 16 ans. Dans les faits, on a rarement d’élèves qui arrivent ici avant 13 ans, et qui repartent souvent après 16 ans, 17 18 19 voir 20 ans. Mais ces prolongations nécessitent une dérogation qui doit être fournie par l’inspecteur d’académie, et qui se justifie par la poursuite d’un cursus d’apprentissages par exemple : terminer une troisième ou alors, rester un an de plus, pour se consolider au point de vue relationnel etc  

H.L.C : Que faut-il faire comme études pour devenir professeur spécialisé ?

T.D : Pour devenir professeur d’écoles spécialisées, il faut d’abord passer le concours de professeur d’écoles, qui est ouvert aux personnes qui ont un niveau d’études bac plus 3, équivalant à une licence. Exercer dans une classe ordinaire durant 3 ans. Puis ensuite, partir faire une année d’études en alternance entre formation théorique sur un I.U.F.M6, et des activités pratiques dans une classe. Cette année d’études en alternance sera suivie d’une année de stage pratique dans une classe. Et, c’est dans cette classe qu’aura lieu l’examen pratique que feront passer deux inspecteurs dont un inspecteur éducation nationale spécia­lisée et des collègues professeurs des écoles spécialisées.

 H.L C : Vous êtes professeur des écoles alors, comment se fait-il que vous vous occupiez de cette classe, au lieu que se soit un professeur de collège ?

T.D : Hé bien, parce que l’enseignement spécialisé sur les collèges est en parti réservé aux professeurs des écoles spécialisées, que ce soit sur les SEGPA ou les U.P.I. Le rôle d’un ensei­gnant sur l’U.P.I étant de coordonner les actions d’intégration, également de donner des cours et de faire acquérir des compétences de niveau, cycle 2 voir plus.

H.L.C : Faites-vous des intégrations ?

T.D : Oui, sur le collège  JEAN-ROSTAND, nous en faisons, puisse que nous pensons que c’est par ces intégrations que le jeune va développer son autonomie, et sa capacité à rester dans un groupe de jeunes ordinaires.

H.L.C : Comment se fait-il que le collège JEAN-ROSTAND qui accueille cette U.P.I. dans la­quelle, il y a des jeunes à mobilité réduite et d’autres en fauteuil, ne soit pas adapté ?

T.D : Oui, c’est vrai qu’il y a un paradoxe, nous accueillons des jeunes à mobilité réduite et le collège n’est pas ou très peu accessible. Cela s’explique par l’historique de la création de cette U.P.I. Au départ, seul le collège JEAN-ROSTAND s’est montré volontaire à accueillir cette U.P.I. C’est pourquoi c’est ce collège qui a été choisi. Il faut dire que nous espérons prochainement des travaux qui mettront toutes les classes et tous les organismes adminis­tratifs et autres du collège à portée des jeunes à mobilité réduite.     

H.L.C : On le disait précédemment, certains des élèves dans cette classe ont entre 16 17 ans ou peut-être plus, pour certains d’entre eux vous avez cherché des formations dans des lycées professionnels ou autre pouvez-vous m’en dire un peu plus sur ce sujet ?

T.D : Oui le rôle de l’U.P.I donc, c’est d’intégrer des jeunes au collège. Nous veillons à ce que cette intégration ne s’arrête pas à la fin du collège, mais qu’elle se poursuive au delà. Nous allons démarcher entre guillemets, les lycées ou les organismes qui peuvent accueillir ces jeunes, pour qu’ils puissent avoir une autre formation. Si elle peut être plus accès vers le professionnel, c’est encore mieux. Pour que cette intégration se poursuive dans le secon­daire.

Madame GUERRA GARRA : Professeur d’histoire géographie, nous explique comment elle a réagi à l’intégration de trois élèves de l’U.P.I dans sa classe :

Quand Monsieur DE LA HERA m’a annoncé l’intégration de 3 garçons de l’U.P.I. Au risque de vous décevoir, je me suis posé des questions très pratiques : « est-ce que j’aurai assez de tables ?. « Combien sont-ils dans cette classe ? ». Rien de particulier, exactement la réaction que j’ai lorsque  l’administration du collège m’annonce la venue de 3 élèves supplémentaires en cours d’année fuyant la Côte d’Ivoire, par exemple.

Les accueillir est tout simplement naturel. Je sais que Monsieur DE LA HERA les connaît et sait quel niveau de collège ils peuvent suivre. Il y a 10 ans déjà, un élève de l’U.P.I assistait à mes cours accompagné en permanence de son auxiliaire de vie : une jeune femme qui pre­nait des notes à sa place. Chacun d’eux est différent.

Je suis heureuse de voir qu’ils font des efforts, suivent, progressent ; car je ne les ménage pas.

Ils ont pu constater que le rythme est rapide en 3ème .

Enfin cela m’amuse de voir le rituel des salutations et poignées de main au début et à la fin de chaque cours, les autres élèves sont contents de les revoir. J’apprécie aussi leurs réac­tions, leur surprise devant les gamineries de leurs camarades car ils sont plus mûrs qu’eux et plus sages.

De mon point de vue,  l’intégration est une expérience réussie. C’est un droit légitime qu’ils ont acquis.

Une interrogation : je n’aurais sans doute pas eu la même réaction, ou le même sentiment si il s’agissait d’intégrer des élèves handicapés sur le plan intellectuel : enfants trisomiques par exemple.  

Interview de Jon : Jeune élève de l’U.P.I :

H.L.C : Comment vis-tu ton intégration ?

 J : Très bien, depuis maintenant ça va. Quand j’étais plus petit ça n’allait pas trop quand j’étais en primaire à Bayonne. Mais là depuis que je suis à l’U.P.I au collège ça va, j’accepte mon handicap, et heureusement qu’il y a l’intégration quand même pour voir autre chose que les institutions de rééducation.

H.L.C : Qu’est-ce que tu as contre ces institutions ?

J : Je n’ai rien contre. Mais c’est que à force d’y être depuis tout petit on commence à s’en lasser, c’est assez étouffant comme milieu.

H.L.C : Je crois que tu fais également des intégrations dans des classes ordinaires, explique-moi en quelques mots comment tu le vis ?

 J : Très bien, cela me fait sortir de l’U.P.I un peu, je rencontre des personnes valides. L’histoire et tout ça, ça se passe bien, j’apprends des choses. La professeur est sympa, elle nous aménage les cours, les autres élèves sont sympas. Moi je trouve que c’est une bonne chose l’U.P.I et tout ça. Cela peut être que du bénéfice.

Signification des abréviations :

1. SEGPA : Section d’Enseignement Général Professionnel Adapté

2. A.V.S : Auxiliaire de Vie  Scolaire

3. C.R.M : Centre de Rééducation motrice

4. CRAM.A : Caisse Régionale  d’Assurance Maladie

5. CLIS : Classe d’Intégration Scolaire

 6. I.U.F.M : Institut Universitaire de Formation des Maîtres

Publicité
Visiteurs
Depuis la création 6 551
Publicité
Newsletter
Publicité